POÈMES ET PAYSAGES |
III |
Les Filles de la Terre |
Étude |
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Les filles de la terre ont dit aux fils des hommes : |
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« Tout se fane et s'éteint sur la rive où nous sommes. |
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Une heure vient, plus sombre, où dans l'urne des fleurs |
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Le ciel ne verse plus sa lumière et ses pleurs, |
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Où le vent qui s'éveille avec l'aube nouvelle |
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Dans leurs souffles d'odeurs ne baigne plus son aile. |
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Tout passe ! la vertu, cette rose du ciel, |
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Seule ici-bas connaît un printemps éternel. |
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Comme les rejetons de leurs tiges prospères, |
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Vous vivez, vous croissez à l'ombre de nos pères. |
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Vos rameaux, à leur tour, grandissants et plus verts, |
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Ombrageront leurs fronts blanchis par les hivers. |
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Nos mères, saint trésor d'amour et de tendresse, |
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Comme un pampre doré que son doux poids affaisse, |
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S'inclinent sous l'orgueil de leur fécondité, |
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Rendant grâce au Seigneur de leur postérité. |
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S'il nous est doux d'aimer nos pères et nos mères, |
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Il nous est doux aussi de vous aimer, nos frères ! » |
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