III |
Le Barde à la fleur |
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O douce et tendre fleur éclose avec l'aurore |
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De son midi brûlant le jour est loin encore, |
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Pourquoi t'incliner pâle et triste ainsi que moi ? |
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Attends que le soleil ait voilé sa lumière, |
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Attends que le trépas ait fermé ma paupière, |
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Car je voudrais m'éteindre et passer avec toi ! |
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Pauvre petite fleur, qui peut causer ta peine ? |
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N'as-tu pas des zéphirs la caressante haleine ? |
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N'as-tu pas les rayons et les baisers du jour ? |
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Pour les fleurs l'existence est-elle aussi sans charmes, |
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Ou quelque papillon t'a-t-il laissé les larmes |
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Quand toi, tu lui donnas les parfums de l'amour ? |
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A te voir mourir belle et si jeune, je pleure ; |
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Pour briller, tous les deux nous n'avons eu qu'une heure |
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Nos destins sont pareils : attends-moi pour partir ! |
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Du barde et de la fleur la vie est passagère, |
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Et nous mourrons, hélas ! sans laisser à la terre, |
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Toi, ton parfum si doux, et moi, mon souvenir ! |
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