Métrique en Ligne
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corpus Pamela Puntel
Gaston JOLLIVET
LES SOLDATS D'AUTREFOIS
Poème publié dans le journal LE GAULOIS (1870)
1870
LES SOLDATS D'AUTREFOIS
Les portraits des vieux combattants, 8
Qu'on aimait à les voir, naguère, 8
Au musée, à Versaille, au temps 8
Où ce n'était pas la frontière ! 8
5 Tous beaux, ces preux bardés de fer ! 8
Cheveux noirs ou crinière blonde, 8
Des bras à défier l'enfer, 8
Une épaule à porter le monde ! 8
C'étaient les héros d'autrefois, 8
10 Les paladins et les grands reîtres. 8
L'Arioste a dit leurs exploits ; 8
Bayard les saluait ses maîtres. 8
Ils descendaient du vieux manoir, 8
Ces fiers guerriers à haute taille, 8
15 Et c'était plaisir de les voir 8
Monter le cheval de bataille. 8
L'épée au soleil reluisait. 8
L'épouse attachait la ceinture 8
Et l'enfant se dressant baisait 8
20 Et rebaisait la lourde armure. 8
En selle, et sus à l'ennemi ! 8
Cavaliers, au vent la bannière ! 8
On se retrouvera parmi 8
Les vainqueurs ou dans la poussière. 8
25 Et c'étaient des combats joyeux, 8
Passes d'armes sans fin ni trêve, 8
Corps à corps, les yeux dans les yeux, 8
Et le glaive contre le glaive. 8
Sur le baudrier se drapait 8
30 L'écharpe aux couleurs de la belle 8
Et l'on savait où l'on frappait 8
Sans longue-vue et sans jumelle. 8
Soi-même on comptait les effets 8
De son bras, lorsque venait l'ombre ; 8
35 Car des morts que l'o avait faits 8
Le sol sanglant disait le nombre ! 8
Salut, hélas ! et sans retour, 8
Nobles luttes du moyen âge, 8
Où l'on se battait en plein jour, 8
40 En plein soleil, en plein courage ! 8
Où l'on n'avait pas, dans son coin, 8
Courbé sur des calculs bizarres, 8
Un vieux savant gagnant de loin 8
La bataille entre deux catarrhes ; 8
45 Où nos bons aïeux du vieux temps, 8
Bravant les ruses taciturnes, 8
Laissaient la plaine aux combattants 8
Et les bois aux voleurs nocturnes ! 8
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