ANNEXE |
TALION |
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Quoi ! parce que Vinoy, parce que Billioray |
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Sont dans le faux, il sied que tout soit hors du vrai ! |
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Il faut tuer Duval puisqu'on tua Lecomte ! |
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A ce raisonnement vous trouvez votre compte, |
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Et cet autre argument vous parait sans rival : |
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Il faut tuer Bonjean puisqu'on tua Duval ! |
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On méprisait l'affreux talion ; on l'estime. |
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Vil chez Moïse, il est chez Rigault légitime. |
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On voue au meurtre un culte ; on laisse de côté |
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Ce qu'on glorifiait si haut, loi, liberté ; |
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On prêche un nouveau dogme, on se fait néophyte |
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De tous les attentats hideux dont on profite. |
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Talion ! pour le peuple ici, là pour le roi. |
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Vous arrêtez Chaudey, j'emprisonne Lockroy. |
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Ah ! vous êtes inepte, eh bien, je suis stupide. |
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Ah ! vous niez le droit, eh bien, je le lapide ! |
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Quoi ! parce que Ferré, parce que Galifet |
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Versent le sang, je dois, moi, commettre un forfait ! |
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On brûle un pont, je brûle une bibliothèque. |
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On tue un colonel, je tue un archevêque ; |
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On tue un archevêque, eh bien, moi, je tuerai |
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N'importe qui, le plus de gens que je pourrai. |
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Quoi ! parce qu'un gredin fait fusiller un homme, |
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J'en fais arquebuser trois cents, et ce qu'on nomme |
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Meurtre chez lui sera bonne action chez moi ! |
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Dent pour dent. Par l'horreur je réplique à l'effroi. |
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Vous frappez la patrie, eh bien, moi, je l'achève ! |
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Ah ! vous lui faites, vous, l'effet d'un mauvais rêve, |
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Eh bien, moi, je lui vais donner le cauchemar. |
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Vous êtes Érostrate, eh bien, je suis Omar ! |
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O joute monstrueuse ? effroyables escrimes ! |
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Avec des malfaiteurs se battre à coups de crimes ! |
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Ils ont sabré, frappons ! ils ont volé, pillons ! |
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Semons leur infamie en nos propres sillons. |
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Quoi ! notre œuvre et la leur germeront pêle-mêle ! |
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Ensemble à la même auge, à la même gamelle, |
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Abjects, nous mangerons le même opprobre, tous ! |
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O ciel ! et l'on verra sortir d'eux et de nous |
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Une épaisseur de honte horrible sur la France ! |
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Nos attentats auront assez de transparence |
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Pour qu'on voie au travers nos principes déçus, |
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La clémence dessous, l'assassinat dessus ! |
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Nous, copier ces gueux, faire un échafaudage |
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De notre banditisme avec leur brigandage, |
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De sorte que l'histoire un jour dise : Ombre et mort ! |
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Qui donc avait raison et qui donc avait tort ? |
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Sur notre propre droit verser tant de mensonge |
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Et tant d'iniquité que tout n'est plus qu'un songe ! |
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Les principes, qui sont dans l'âme des sommets, |
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S'effacent, et comment fera-t-on désormais |
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Pour parler de progrès, d'équité, de justice ? |
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Leur naufrage suffit pour que tout s'engloutisse. |
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Témérités sans nom ! le bien au mal mêlé ! |
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On voit couler, du haut de l'azur étoilé, |
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Un sang céleste après ces lâches hardiesses. |
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Blesser les vérités, c'est blesser les déesses. |
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