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Il tombe. Est-ce fini ? Non, cela recommence. |
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On se passe de peuple à peuple la démence ; |
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Ce que la France fit, le Teuton le refait. |
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Sur l'enclume, où Forbach naguère triomphait, |
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L'Allemagne, ouvrier géant dont l'esprit flotte, |
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Forge un tyran avec les tronçons d'un despote. |
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Est-ce donc qu'on ne peut sortir de l'empereur ? |
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César traître est chassé par César en fureur ; |
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Je tiens peu, si l'un vient, à ce que l'autre parte, |
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Si l'an gagne Guillaume en perdant Bonaparte, |
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Et si, prenant son vol à l'heure où l'autre fuit, |
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L'oiseau de proie arrive après l'oiseau de nuit. |
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Deuil ! honte ! Est-ce fini ? Non, cela recommence. |
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La tempête reprend avec plus d'inclémence ; |
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Et les événements deviennent monstrueux. |
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Lequel des deux serpents est le plus tortueux ? |
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Lequel des deux dragons fait la plus fauve entrée ? |
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Et lequel est Thyeste ? et lequel est Atrée ? |
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L'invasion s'en va, le fratricide suit. |
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La victoire devant la conscience fuit |
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Et se cache, de peur que le ciel ne la voie. |
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L'énigme qu'il faudrait sonder, on la foudroie ; |
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Mais que voulez-vous donc, sages pareils aux fous, |
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Que l'avenir devienne et qu'il fasse de vous, |
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Si vous ne lui montrez que haine, et si vous n'êtes |
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Bons qu'à le recevoir à coups de bayonnettes ? |
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L'utopie est livrée au juge martial. |
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La faim, la pauvreté, l'obscur loup social |
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Mordant avec le pain la main qui le présente, |
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L'ignorance féroce, idiote, innocente, |
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Les misérables noirs, sinistrement moqueurs, |
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Et la nuit des esprits d'où naît la nuit des cœurs, |
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Tout est là devant nous, douleurs, familles blêmes ; |
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Et nous avons recours, contre tous ces problèmes, |
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Au sombre apaisement que sait faire la mort. |
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Mais ces hommes qu'on tue ont tué ; c'est le sort |
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Qui leur rend coup pour coup, et, sanglants, les supprime… |
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Est-ce qu'on remédie au crime par le crime ? |
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Est-ce que l'assassin doit être assassiné ? |
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Vers l'auguste idéal, d'aurore illuminé, |
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Vers le bonheur, la vie en fleurs, l'éden candide, |
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Nous voulons qu'on nous mène, et nous prenons pour guide |
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Méduse, glaive au poing, l'œil en feu, le sein nu ! |
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Hélas, le cimetière est un puits inconnu ; |
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Ce qu'on y jette tombe en des cavités sombres ; |
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Ce sont des ossements qu'on ajoute aux décombres ; |
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Morne ensemencement d'où la mort renaîtra. |
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Des questions où nul encor ne pénétra |
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Pressent de tous côtés notre lugubre sphère ; |
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Et je ne pense pas qu'on se tire d'affaire |
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Par l'élargissement tragique du tombeau. |
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