JUIN |
XVIII |
LES INNOCENTS |
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Mais les enfants sont là. Le murmure qui sort |
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De ces âmes en fleur est-il compris du sort ? |
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L'enfant va devant lui gaiement ; mais la prière, |
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Quand il rit, parle-t-elle à quelqu'un en arrière ? |
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Le frais chuchotement du doux être enfantin |
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Attendrit-il l'oreille obscure du destin ? |
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Oh ! que d'ombre ! Tous deux chantent, fragiles têtes |
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Où flotte la lueur d'on ne sait quelles fêtes, |
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Et que dore un reflet d'un paradis lointain ! |
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Les enfants ont des cœurs faits comme le matin |
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Ils ont une innocence étonnée et joyeuse ; |
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Et pas plus que l'oiseau gazouillant sous l'yeuse, |
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Pas plus que l'astre éclos sur les noirs horizons, |
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Ils ne sont inquiets de ce que nous faisons, |
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Ayant pour toute affaire et pour toute aventure |
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L'épanouissement de la grande nature ; |
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Ils ne demandent rien à Dieu que son soleil ; |
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Ils sont contents pourvu qu'un beau rayon vermeil |
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Chauffe les petits doigts de leur main diaphane |
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Et que le ciel soit bleu, cela suffit à Jeanne. |
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