DÉCEMBRE |
I |
|
Ah ! c'est un rêve ! non ! nous n'y consentons point. |
12 |
|
Dresse-toi, la colère au cœur, l'épée au poing, |
12 |
|
France ! prends ton bâton, prends ta fourche, ramasse |
12 |
|
Les pierres du chemin, debout, levée en masse ! |
12 |
5 |
France ! qu'est-ce que c'est que cette guerre-là ? |
12 |
|
Nous refusons Mandrin, Dieu nous doit Attila. |
12 |
|
Toujours, quand il lui plaît d'abattre un grand empire, |
12 |
|
Un noble peuple, en qui le genre humain respire, |
12 |
|
Rome ou Thèbes, le sort respectueux se sert |
12 |
10 |
De quelque monstre auguste et fauve du désert. |
12 |
|
Pourquoi donc cet affront ? c'est trop. Tu t'y résignes, |
12 |
|
Toi, France ? non, jamais. Certes, nous étions dignes |
12 |
|
D'être dévorés, peuple, et nous sommes mangés ! |
12 |
|
C'est trop de s'être dit : — Nous serons égorgés |
12 |
15 |
Comme Athène et Memphis, comme Troie et Solime, |
12 |
|
Grandement, dans l'éclair d'une lutte sublime ! — |
12 |
|
Et de se sentir mordre, en bas, obscurément, |
12 |
|
Dans l'ombre, et d'être en proie à ce fourmillement, |
12 |
|
Les pillages, les vols, les pestes, les famines ! |
12 |
20 |
D'espérer les lions, et d'avoir les vermines ! |
12 |
|