NOVEMBRE |
V |
EN VOYANT FLOTTER SUR LA SEINE DES CADAVRES PRUSSIENS |
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Oui, vous êtes venus et vous voilà couchés ; |
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Vous voilà caressés, portés, baisés, penchés, |
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Sur le souple oreiller de l'eau molle et profonde ; |
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Vous voilà dans les draps froids et mouillés de l'onde ; |
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C'est bien vous, fils du Nord, nus sur le flot dormant ! |
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Vous fermez vos yeux bleus dans ce doux bercement. |
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Vous aviez dit : « — Allons chez la prostituée. |
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Babylone, aux baisers du monde habituée, |
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Est là-bas ; elle abonde en rires, en chansons ; |
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C'est là que nous aurons du plaisir ; ô Saxons, |
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O Germains, vers le Sud tournons notre œil oblique, |
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Vite ! en France ! Paris, cette ville publique, |
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Qui pour les étrangers se farde et s'embellit, |
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Nous ouvrira ses bras… » — Et la Seine son lit. |
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