Métrique en Ligne
HUG_8/HUG79
Victor HUGO
Odes et Ballades
1826
ODES
LIVRE CINQUIÈME
1819-1828
ODE DIX-SEPTIÈME
À UNE JEUNE FILLE
Pourquoi te plaindre, tendre fille ?
Tes jours n'appartiennent-ils pas
à ta première jeunesse ?
Daïno lithuanien.
Vous qui ne savez pas combien l'enfance est belle, 12
Enfant ! n'enviez point notre âge de douleurs, 12
Où le cœur tour à tour est esclave et rebelle, 12
Où le rire est souvent plus triste que vos pleurs. 12
5 Votre âge insouciant est si doux qu'on l'oublie ! 12
Il passe, comme un souffle au vaste champ des airs, 12
Comme une voix joyeuse en fuyant affaiblie, 12
Comme un alcyon sur les mers. 8
Oh ! ne vous hâtez point de mûrir vos pensées ! 12
10 Jouissez du matin, jouissez du printemps ; 12
Vos heures sont des fleurs l'une à l'autre enlacées ; 12
Ne les effeuillez pas plus vite que le temps. 12
Laissez venir les ans ! Le destin vous dévoue, 12
Comme nous, aux regrets, à la fausse amitié, 12
15 À ces maux sans espoir que l'orgueil désavoue, 12
À ces plaisirs qui font pitié ! 8
Riez pourtant ! du sort ignorez la puissance ; 12
Riez ! n'attristez pas votre front gracieux, 12
Votre œil d'azur, miroir de paix et d'innocence, 12
20 Qui révèle votre âme et réfléchit les cieux ! 12
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