Métrique en Ligne
HUG_7/HUG630
Victor HUGO
Les Chansons des rues et des bois
1865
LIVRE PREMIER
JEUNESSE
IV
POUR D'AUTRES
VIII
LE LENDEMAIN
Un vase, flanqué d'un masque, 7
En faïence de Courtrai, 7
Vieille floraison fantasque 7
Où j'ai mis un rosier vrai, 7
5 Sur ma fenêtre grimace, 7
Et, quoiqu'il soit assez laid, 7
Ce matin, du toit d'en face, 7
Un merle ami lui parlait. 7
Le merle, oiseau leste et braque, 7
10 Bavard jamais enrhumé, 7
Est pitre dans la baraque 7
Toute en fleurs, du mois de mai. 7
Il contait au pot aux roses 7
Un effronté boniment, 7
15 Car il faut de grosses choses 7
Pour faire rire un Flamand. 7
Sur une patte, et l'air farce, 7
Et comme on vide un panier, 7
Il jetait sa verve éparse 7
20 De son toit à mon grenier. 7
Gare au mauvais goût des merles ! 7
J'omets ses propos hardis ; 7
Son bec semait peu de perles ; 7
Et moi, rêveur, je me dis : 7
25 La minute est opportune ; 7
Je suis à m'éprendre enclin ; 7
Puisque j'ai cette fortune 7
De rencontrer un malin, 7
Il faut que je le consulte 7
30 Sur ma conquête d'hier. 7
Et je cria : — Merle adulte, 7
Sais-tu pourquoi je suis fier ? 7
Il dit, gardant sa posture, 7
Semblable au diable boiteux : 7
35 — C'est pour la même aventure 7
Dont Gros-Guillaume est honteux. 7
logo du CRISCO logo de l'université