III |
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Je me penchai. J'étais dans le lieu ténébreux ; |
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Là gisent les fléaux avec la nuit sur eux ; |
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Et je criai : — Tibère ! — Eh bien ? me dit cet homme. |
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— Tiens-toi là. — Soit. — Néron ! — L'autre monstre de Rome |
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Dit : — Qui donc m'ose ainsi parler ? — Bien. Tiens-toi là. |
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Je dis : — Sennachérib ! Tamerlan ! Attila ! |
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— Qu'est-ce donc que tu veux ? répondirent trois gueules. |
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— Restez là. Plus un mot. Silence. Soyez seules. |
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Je me tournai. — Nemrod ! — Quoi ? — Tais-toi. — Je repris : |
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— Cyrus ! Rhamsès ! Cambyse ! Amilcar ! Phalaris ! |
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— Que veut-on ? — Restez là. — Puis, passant aux modernes, |
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Je comparai les bruits de toutes les cavernes, |
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Les antres aux palais et les trônes aux bois, |
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Le grondement du tigre au cri d'Innocent trois ; |
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Nuit sinistre où pas un des coupables n'échappe, |
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Ni sous la pourpre Othon, ni Gerbert sous la chape. |
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Pensif, je m'assurai qu'ils étaient bien là tous, |
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Et je leur dis : — Quel est le pire d'entre vous ? |
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Alors, du fond du gouffre, ombre patibulaire |
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Où le nid menacé par l'immense colère |
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Autrefois se blottit et se réfugia, |
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Satan cria : — C'est moi ! — Crois-tu ? dit Borgia. |
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