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C'est fort juste, tu veux commander en cédant ; |
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Viens, ne crains rien ; je suis éperdu, mais prudent ; |
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Suis-moi ; c'est le talent d'un amant point rebelle |
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De conduire au milieu des forêts une belle, |
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D'être ardent et discret, et d'étouffer sa voix |
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Dans le chuchotement mystérieux des bois. |
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Aimons-nous au-dessous du murmure des feuilles ; |
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Viens, je veux qu'en ce lieu voilé tu te recueilles, |
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Et qu'il reste au gazon par ta langueur choisi |
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Je ne sais quel parfum de ton passage ici ; |
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Laissons dès souvenirs à cette solitude. |
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Si tu prends quelque molle et sereine attitude, |
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Si nous nous querellons, si nous faisons la paix, |
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Et si tu me souris sous les arbres épais, |
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Ce lieu sera sacré pour les nymphes obscures ; |
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Et le soir, quand luiront les divins Dioscures, |
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Ces sauvages halliers sentirent ton baiser |
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Flotter sur eux dans l'ombre et les apprivoiser ; |
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Les arbres entendront des appels plus fidèles, |
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De petits cœurs battront sous de petites ailes, |
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Et les oiseaux croiront que c'est toi qui bénis |
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Leurs amours et la fête adorable des nids. |
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C'est pourquoi, belle, il faut qu'en ce vallon tu rêves. |
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Et je rends grâce à Dieu, car il fit plusieurs Èves, |
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Une aux longs cheveux d'or, une autre au sein bruni, |
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Une gaie, une tendre, et, quand il eut fini, |
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Ce Dieu, qui crée au fond toujours les mêmes choses, |
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Avec ce qui restait des femmes fit les roses. |
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