XVIII |
LE GROUPE DES IDYLLES |
XIII |
PÉTRARQUE |
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Elle n'est plus ici ; cependant je la vois |
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La nuit au fond des cieux, le jour au fond des bois ! |
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Qu'est-ce que l'œil de chair auprès de l'œil de l'âme ? |
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On est triste ; on n'a pas près de soi cette femme, |
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On est dans l'ombre ; eh bien, cette ombre aide à la voir, |
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Car l'étoile apparaît surtout dans le ciel noir. |
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Je vois ma mère morte, et je te vois absente, |
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O Laure ! Où donc es-tu ? Là-bas, éblouissante. |
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Je t'aime, je te vois. Sois là, ne sois pas là, |
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Je te vois. Tout n'est rien si tout n'est pas cela, |
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Aimer. Aimer suffit ; pas d'autre stratagème |
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Pour être égal aux dieux que ce mot charmant : J'aime. |
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L'amour nous fait des dons au-dessus de nos sens, |
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Laure, et le plus divin, c'est de nous voir absents ; |
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C'est de t'avoir, après que tu t'es exilée ! |
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C'est de revoir partout ta lumière envolée ! |
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Je demande : Es-tu là, doux être évanoui ? |
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La prunelle dit : Non, mais l'âme répond : Oui. |
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