Métrique en Ligne
HUG_4/HUG823
Victor HUGO
LA LÉGENDE DES SIÈCLES
NOUVELLE SÉRIE
1877
XVIII
LE GROUPE DES IDYLLES
IX
VIRGILE
Déesses, ouvrez-moi l'Hélicon maintenant. 12
O bergers, le hallier sauvage est surprenant ; 12
On y distingue au loin de confuses descentes 12
D'hommes ailés, mêlés à des nymphes dansantes ; 12
5 Des clartés en chantant passent, et je les suis. 12
Les bois me laissent faire et savent qui je suis. 12
O pasteurs, j'ai Mantoue et j'aurai Parthénope ; 12
Comme le taureau-dieu pressé du pied d'Europe, 12
Mon vers, tout parfumé de roses et de lys, 12
10 A l'empreinte du frais talon d'Amaryllis ; 12
Les filles aux yeux bleus courent dans mes églogues ; 12
Bacchus avec ses lynx, Diane avec ses dogues, 12
Errent, sans déranger une branche, à travers 12
Mes poèmes, et Faune est dans mes antres verts. 12
15 Quel qu'il soit, et fût-il consul, fût-il édile, 12
Le passant ne pourra rencontrer mon idylle 12
Sans trouble, et, tout à coup, voyant devant ses pas 12
Une pomme rouler et fuir, ne saura pas 12
Si dans votre épaisseur sacrée elle est jetée, 12
20 Forêts, pour Atalante, ou bien pour Galatée. 12
Mes vers seront si purs qu'après les avoir lus 12
Lycoris ne pourra que sourire à Gallus. 12
La forêt où je chante est charmante et superbe ; 12
Je veux qu'un divin songe y soit couché dans l'herbe, 12
25 Et que l'homme et la femme, ayant mon âme entre eux, 12
S'ils entrent dans l'églogue en sortent amoureux. 12
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