XVIII |
LE GROUPE DES IDYLLES |
V |
ASCLÉPIADE |
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Vous qui marchez, tournant vos têtes inquiètes, |
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Songez-y, le dieu Pan sait toujours où vous êtes. |
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Amants, si vous avez des raisons pour ne pas |
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Laisser voir quelle est l'ombre où se perdent vos pas, |
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Vous êtes mal cachés dans ce bois, prenez garde ; |
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La tremblante forêt songe, écoute et regarde ; |
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A tout ce hallier noir vous donnez le frisson ; |
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Craignez que vos baisers ne troublent le buisson, |
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Craignez le tremblement confus des branches d'arbre ; |
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La nature est une âme, elle n'est pas de marbre ; |
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L'obscur souffle inconnu qui dans ce demi-jour |
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Passe, et que vous prenez pour le vent, c'est l'amour ; |
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Et vous êtes la goutte et le monde est le vase. |
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Amants, votre soupir fait déborder l'extase ; |
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Au-dessus de vos fronts les rameaux frémissants |
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Mêlent leurs bruits, leurs voix, leurs parfums, leur encens ; |
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L'émotion au bois profond se communique, |
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Et la fauve dryade agite sa tunique. |
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