CXXXV |
|
Ne vous figurez pas, ténèbres, que je tremble |
12 |
|
Parce que vous venez le soir murer les cieux ; |
12 |
|
J'entends des voix parler tout bas dans l'ombre ensemble |
12 |
|
Et je sens des regards sur moi sans voir des yeux ; |
12 |
|
5 |
Mais j'ai foi ! L'Arimane a peur du Zoroastre ; |
12 |
|
Plus l'obscurité vient, plus 'le sage aime et croit, |
12 |
|
Et devant la grandeur lumineuse que l'astre |
12 |
|
Donne au prophète bon, le dieu méchant décroît. |
12 |
|
|
Vous êtes malgré vous de rayons traversées ; |
12 |
10 |
L'espérance est mêlée à vos blêmes effrois ; |
12 |
|
Vous ne nous troublez point sous vos ailes dressées |
12 |
|
Pas plus que les corbeaux n'ébranlent les beffrois. |
12 |
|
|
Ô ténèbres, le ciel est une sombre enceinte |
12 |
|
Dont vous fermez la porte, et dont l'âme a la clé ; |
12 |
15 |
Et la nuit se partage, étant sinistre et sainte, |
12 |
|
Entre Iblis, l'ange noir, et Christ ; l'homme étoilé. |
12 |
|
23 novembre 1876
|