Métrique en Ligne
HUG_27/HUG1685
Victor HUGO
DERNIÈRE GERBE
1902
CXXVII
Oh ! je t'emporterai si haut dans les nuées, 12
Vipèré, que la bourbe où la nuit t'engendra, 12
La plaine et le marais, les cris et les huées, 12
Les voix, les pas, le bruit, tout s'évanouira ! 12
5 Je briserai tes dents dans ta bouche, ô vipère ! 12
En vain tu te tordras, reptile épouvanté, 12
En vain tu te tordras, cherchant des yeux la terre, 12
Tu ne verras plus rien qu'une immense clarté ! 12
Rien que le ciel profond, éternel, immobile, 12
10 Que les êtres créés sentent au-dessus d'eux 12
Et qui dans sa splendeur implacable et tranquille 12
Pèse de toutes parts sur les monstres hideux ! 12
Et ce ne sera pas, pour l'oiseau dans la nue, 12
Un médiocre effroi de voir cet être impur, 12
15 Cette chose difforme au soleil inconnue, 12
Qui, faite pour la fange, expire dans l'azur ! 12
Si ceux qui t'admiraient — car, vipère, on t'admire, — 12
Te cherchent au cloaque où tu crois t'abriter, 12
Il sortira de l'ombre une voix pour leur dire : 12
20 Un aigle a passé là qui vient de l'emporter. 12
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