CXXIV |
MÉLANCOLIE |
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Le père est mort hier, l'enfant joue aujourd'hui. |
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L'ombre peut-être est là, pleine d'un sombre ennui. |
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L'enfance est froide, hélas ! Son œil bleu qui nous charme |
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Nous glace. O deuil ! le temps d'essuyer une larme, |
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Le chagrin de l'enfant s'en va, vide et subtil. |
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Hier ! Qu'est-ce qu'hier ? Un mort ! où donc est-il ? |
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Pourquoi n'y sont-ils plus, ceux qu'on voyait ? les choses |
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Disparaissent la nuit. Vois donc les belles roses ! |
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L'enfant rit. Sa pensée est une mouche. Il rit. |
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Nul souvenir ne reste en ce rapide esprit, |
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Nul reflet dans cette eau dont vacille la moire ; |
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Chaque souffle qui passe emporte sa mémoire. |
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Qu'est-il ? rose lui-même en attendant qu'il soit |
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Quelqu'un de grandissant que le sort aperçoit. |
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Voyez-le dans l'aurore avec les autres plantes |
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Comme lui faites d'ombre et comme lui tremblantes, |
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Il n'est rien qu'un parfum comme elles ; frais, vermeil ; |
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La pénétration charmante du soleil |
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Le dore, et fait qu'on voit au fond d'une auréole |
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Sa petite âme ouverte ainsi qu'une corolle ; |
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De pleurs et de rayons l'aube vient le baigner, |
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Et c'est la seule fleur qui doive un jour saigner. |
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19 Xbre 1853
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