Métrique en Ligne
HUG_27/HUG1678
Victor HUGO
DERNIÈRE GERBE
1902
CXX
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Est-ce que par hasard le monde, sous nos yeux, 12
Se défait, se déjette, et périt ? d'aventure, 12
Est-ce que nous voyons se rider la nature, 12
5 Et disparaître, au fond de l'ombre, en proie aux vers, 12
Sous une moisissure énorme, l'univers ? 12
Le zodiaque est-il branlant dans sa charpente 12
Au point que les saisons s'écroulent sur sa pente ? 12
L'été meurt-il de froid ? l'hiver meurt-il de chaud ? 12
10 L'astre se couvre-t-il de poussière là-haut ? 12
Sirius : s'éteint-il, faute d'huile ? Persée 12
Est-il tombé, sa chaîne étant vieille et cassée ? 12
Aperçoit-on, parmi les gouffres inconnus, 12
Des toiles d'araignée entre Mars et Vénus ? 12
15 Le grand ciel s'en va-t-il par plaques ? l'empyrée 12
A-t-il à l'orient sa teinte dédorée ? 12
Le zénith n'est-il plus qu'un faux plafond mal joint ? 12
L'aurore noircit-elle ? en est-on à ce point 12
Que l'azur se détache et tombe de vieillesse ? 12
20 Est-ce parce qu'il voit les vents qu'il tient en laisse, 12
Phtisiques et poussifs, s'arrêter haletants, 12
Et la rose manquer son entrée au printemps, 12
Et tout se disloquer au ciel et dans l'abîme, 12
Que l'Auteur continue à garder l'anonyme ? 12
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