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Est-ce que par hasard le monde, sous nos yeux, |
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Se défait, se déjette, et périt ? d'aventure, |
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Est-ce que nous voyons se rider la nature, |
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Et disparaître, au fond de l'ombre, en proie aux vers, |
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Sous une moisissure énorme, l'univers ? |
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Le zodiaque est-il branlant dans sa charpente |
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Au point que les saisons s'écroulent sur sa pente ? |
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L'été meurt-il de froid ? l'hiver meurt-il de chaud ? |
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L'astre se couvre-t-il de poussière là-haut ? |
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Sirius : s'éteint-il, faute d'huile ? Persée |
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Est-il tombé, sa chaîne étant vieille et cassée ? |
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Aperçoit-on, parmi les gouffres inconnus, |
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Des toiles d'araignée entre Mars et Vénus ? |
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Le grand ciel s'en va-t-il par plaques ? l'empyrée |
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A-t-il à l'orient sa teinte dédorée ? |
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Le zénith n'est-il plus qu'un faux plafond mal joint ? |
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L'aurore noircit-elle ? en est-on à ce point |
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Que l'azur se détache et tombe de vieillesse ? |
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Est-ce parce qu'il voit les vents qu'il tient en laisse, |
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Phtisiques et poussifs, s'arrêter haletants, |
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Et la rose manquer son entrée au printemps, |
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Et tout se disloquer au ciel et dans l'abîme, |
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Que l'Auteur continue à garder l'anonyme ? |
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