XLII |
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La solitude sainte aux faibles est fatale. |
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Voyez, il part, il fuit, il se cache, il s'installe |
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Dans un bois, dans un trou, loin de tout grand chemin. |
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Le voilà seul. Bonsoir ! Voir un visage humain ? |
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Pourquoi ? qui ? Non ! plutôt, que le soleil périsse ! |
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Vivent les ours ! L'ennui le tient et le hérisse. |
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Il ne se peigne plus, il ne se'rase plus : |
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Son âme est cul-de-jatte et son cœur est perclus. |
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Fermez la porte. Il vit, fauve, dans sa tanière. |
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N'ayant pas autre chose, il prend sa cuisinière.' |
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Il devient triste, froid, lascif, méchant, petit |
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Son esprit par degrés dans la chair s'engloutit. |
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En lui la brute monte et gagne sa cervelle ; ' |
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Le néant sous son front lentement se nivelle ; |
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Il boit, il mange, il marche ; autrefois ça pensait. |
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Vit-il ? on ne sait plus au juste ce que c'est, |
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Et le vieux loup Satan rit dans ses nuits funèbres |
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De voir cette lueur sombrer dans les ténèbres. |
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