Métrique en Ligne
HUG_27/HUG1559
Victor HUGO
DERNIÈRE GERBE
1902
I
BILLET À CHARLES NODIER
Je l'ai lu, ton beau poëme. 7
Tes sept châteaux de Bohême, 7
C'est un legs rare et suprême 7
Que tu tiens, en fils pieux, 7
5 D'Yorick qui l'eut de son père 7
Rabelais, bâtard d'Homère, 7
Lequel était fils des Dieux. 7
C'est là, Nodier ; ta famille. 7
Moi, j'édifie en Castille 7
10 Une bien frêle bastille 7
Que bientôt fera plier 7
Le peuple au front de bélier. 7
Mais qu'Hernani tienne ou croule ! 7
Qu'importe à tes sept donjons 7
15 Qu'en vain viendront battre en foule 7
Maintes ailes de pigeons ! 7
Ils vivront. Leur garde est forte, 7
Ta gloire veille à leur porte. 7
Quoi donc ! il me vient de toi, 7
20 Ce livre charmant que j'aime ! 7
Quoi ! sept châteaux de Bohême ! 7
Don de poète ou de roi ! 7
En échange t'offrirai-je 7
Ma tour qu'un parterre assiège ? 7
25 Hélas ; pour tes sept châteaux 7
Qui du front de leurs coteaux 7
Dominent sur la campagne, 7
Moi, dont Jodelle est l'aïeul, 7
Je ne t'en promets qu'un seul. 7
30 Encore est-il en Espagne ! 7
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