Métrique en Ligne
HUG_26/HUG1554
Victor HUGO
LES ANNÉES FUNESTES
1898
LIX
À ***
Ou vous êtes naïf ou vous êtes subtil. 12
Une réforme ! où donc ? Un progrès ! quel est-il ? 12
Vous dites qu'un grand pas est fait. Quel pas ? Je cherche. 12
A Mandrin pataugeant Jocrisse tend la perche. 12
5 Le coup d'état devient ondoyant et divers. 12
Nous en vîmes l'endroit, nous en voyons,l'envers. 12
Je ris sans admirer. Quel spectacle ! Sodome, 12
Brusquement transformée en Paraclet ; Prudhomme 12
Trouvant trop rouge encor le bonnet de coton 12
10 D'Arlequin qui jadis se grimait en Caton. 12
Tom Pouce dans un coin qui se croit cent coudées ; 12
La trahison criant : Messieurs, j'ai des idées ! 12
L'ogre au bon peuple enfant disant : Baisez papa ! 12
Tous les sous-entendus d'un faux mea culpa ; 12
15 L'empire devenu, sorte d'oison sans ailes, 12
Presque un pensionnat de jeunes demoiselles ; 12
Tibère concourant pour le prix Monthyon ; 12
Goton rose devant la moindre question ; 12
Rouher baissant les yeux, Maupas mettant un voile ; 12
20 Et toujours l'araignée au centre de sa toile ! 12
Toujours le piège ! Une ombre où grondent les fléaux ! 12
Aujourd'hui, le néant et demain le chaos ! 12
Un nain creusant un gouffre !
Ô Dieu partout visible,
Sauve-moi du petit, fût-ce dans le terrible ! 12
25 Jette-moi, Dieu puissant, chez quelque nation 12
Entrant, superbe et sombre ; en révolution, 12
Ou sur quelque océan que la tempête éclaire ! 12
Que j'entende, épelant ce que dit ta colère 12
Dans un langage obscur, mystérieux et beau, 12
30 Ou la foudre parler, ou tonner Mirabeau ! 12
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