Métrique en Ligne
HUG_26/HUG1544
Victor HUGO
LES ANNÉES FUNESTES
1898
XLIX
AU DESSERT
— Mon frère, vous avez sauvé l'ordre. — Mon frère, 12
Vous avez eu raison d'un peuple téméraire. 12
Cette Pologne était pour l'Europe un ennui. 12
— Mon frère, grâce à vous, tout prospère aujourd'hui. 12
5 — Vous dominez Paris et vous protégez Rome. 12
— J'estime Jellachich. — Mouravief est un homme. 12
— Vous avez Canrobèrt qui vaut mieux que Bugeaud. 12
— Je bois votre Tokay. — Moi votre Clos-Vougeot. 12
— Mon frère, nous étions en querelle naguère, 12
10 Mais je vous aime. Et moi, je' vous ai fait la guerre 12
Malgré moi. — Vous 'avez battu mes généraux. 12
Vous, fûtes le vainqueur, sire. — Et vous le héros. 12
— Votre génie est— grand. — Moins que votre bravoure. 12
— Mon frère, entendez-vous ces vivats ? Je savoure 12
15 Ces acclamations qui s'adressent à vous. 12
Le peuple est sous vos pieds. — Il est à vos genoux. 12
C'est mieux. — Il me respecte, oui, mais il vous adore. 12
— Vous avez voulu, sire, et tout à coup l'aurore 12
A reparu ; les lois et la société 12
20 Revivent ; et cela, sire, n'a rien coûté. — 12
Causerie entre czars et rois, propos de table 12
Qui font rire les morts d'un rire épouvantable. 12
H. H.
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