XXIX |
EN CONSEIL |
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— Toute la question, dit-il, c'est l'ouvrier. |
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Que Décembre lui soit meilleur que Février, |
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C'est là ma politique. Écoutez, mes ministres. |
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Il faut sourire au peuple avec des yeux' sinistres. |
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Ainsi l'on règne. Ainsi l'on gouverne. J'entends |
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Faire adorer leur chaîne ' aux travailleurs contents. |
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— Sire, c'est malaisé. — C'est simple. — Comment faire |
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Pour loger l'ouvrier ? — Je lui bâtis un square. |
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Il aura sa caserne ainsi que le soldat. |
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Ils sont frères. — C'est vrai — Leur plaire est mon mandat. |
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— Mais, sire, l'ouvrier veut manger. Je le gave. |
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L'engraissement éteint la fierté de l'esclave. |
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L'ouvrier veut trouver une femme au logis. |
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— Je le fais marier par Saint-François-Régis. |
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— L'ouvrier, car il fait, sire, beaucoup de rêves, |
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Veut être mieux payé — Je lui permets les grèves. |
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— L'ouvrier veut aller au spectacle — Il aura |
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Partout le lupanar sous le nom d'opéra. |
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Je lui prodiguerai des tas de femmes nues. |
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Je lui montre Astarté planant au fond des nues. |
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Je lui donne Gorju, Bobêche et Turlupin. |
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Je l'enchante. — Oui, voilà des cirques et du pain. |
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Mais du vin ? — Je l'en soûle à battre la muraille. |
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— Et s'il veut être libre enfin ? — Je le mitraille. |
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Ainsi l'on parle, et moi, dans le bouge infamant, |
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J'entre, et je te regarde, Histoire, fixement. |
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20 octobre.
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