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Eh bien, allons ! mentant, pillant, volant, broyant, |
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Coalisez-vous tous ! que ce soit effrayant ! |
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Nous sommes prêts au deuil, à la mort, au martyre. |
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Que d'un coup de collier le genre humain s'en tire ! |
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Frappez-nous, percez-nous ! Traversons, s'il le faut, |
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Avec le dernier camp, le dernier échafaud ! |
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Qu'il soit hideux, devant la terre intimidée, |
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Ce duel sombre où la force a terrassé l'idée ! |
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Que le passé se rue et morde l'avenir ! |
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Qu'Haynau vienne tuer et Mastaï bénir ! |
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Qu'ils soient les éperviers, Seigneur, et nous les proies ! |
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Que nos poignets gonflés saignent sous les courroies ! |
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Qu'on nous jette à l'exil, au bagne, à la prison ! |
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Que sur le coteau noir, tumeur de l'horizon, |
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L'affreux gibet, squelette aux sinistres vertèbres, |
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Se dresse ! Que l'esprit des antiques ténèbres |
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Risque l'un après l'autre, et tire coup sur coup |
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Ses monstres de sa poche, et fasse son va-tout, |
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Et joue en rugissant sur sa dernière carte |
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Son dernier Nicolas, son dernier Bonaparte ! |
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Oui, crachez vos serments, hurlez vos Te Deums, |
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Invoquez vos Agnus, vos bons dieux, vos Mahoms ! |
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Que les czars et les-rois et les hommes des sacres |
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Lancent tous les bourreaux, fassent tous les massacres ! |
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Que nous soyons trahis, vaincus, chassés, brisés, |
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Et que tous les Judas donnent tous les baisers ! |
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Finissons-en ; voici nos têtes pour le glaive ! |
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Pourvu qu'à l'orient une blancheur se lève ! |
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Pourvu que, dans ses mains tenant tous les flambeaux, |
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L'éclatant avenir sorte de nos tombeaux ! |
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Pourvu que naisse enfin la nouvelle âme humaine ! |
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Pourvu qu'au vieil Adam Dieu par la main amène, |
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Après tant de douleurs, tant de sang, tant de fiel, |
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Cette âme, Ève d'en haut, la future du ciel ! |
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Pourvu qu'un jour, jour saint et dont mon cœur tressaille, |
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Après nous ; derniers morts du grand champ de bataille, |
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Derniers épis du ; mal, derniers martyrs du fer, |
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On voie, en un Éden fait avec notre enfer ; |
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Debout sur notre cendre et sur notre désastre, |
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L'homme adorant la paix, l'aigle regardant l'astre ! |
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