LA CORDE D'AIRAIN |
XVIII |
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Ô sombre femme, un jour, n'ayant plus de royaume, |
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Spectre, tu paraîtras devant le grand fantôme ; |
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Et lui, l'être idéal, le seul être vivant, |
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Il te dira : — Qu'es-tu ? |
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Il te dira : — Qu'es-tu ? Tremblante, comme au vent |
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La branche morte, hélas, tu diras : — J'étais reine. |
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— Étais-tu femme ? — Ô Dieu, ma jeunesse sereine |
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Fut belle et douce aux bras d'un mari triomphant ; |
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J'eus la puissance avec le bonheur ; tout enfant, |
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Je portais un grand sceptre antique et noir de rouille. |
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— Le sceptre importe peu. Que faisait ta quenouille |
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Pendant que tout un peuple à tes pieds se courbait ? |
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Réponds. Qu'as-tu filé ? |
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Réponds. Qu'as-tu filé ? — La corde du gibet. |
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24 novembre 1867.
Hier ont été pendus à Manchester les trois fenians Larkin, Alton et Gould.
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