VI |
LVII |
AU BAL |
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Elle se rapprochait, car il parlait tout bas. |
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Il lui disait : On a, dans ces bruyants ébats, |
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Une liberté plus entière. |
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C'est la foule, on est seul en ces salons dorés. |
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Le bal joyeux nous cache aux regards effarés |
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Dans un tourbillon de lumière. |
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Les quadrilles ardents, follement entraînés, |
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Bondissent. Nous rêvons, l'un sur l'autre inclinés, |
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Un rêve peut-être impossible. |
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Sans voir ces fleurs, sans voir ces fronts épanouis, |
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Nous passons dans ce bal rayonnant, éblouis |
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Par une autre fête invisible. |
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Ils sont aux voluptés, nous sommes à l'amour. |
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Nos cœurs émus sont pleins d'un mystérieux jour ; |
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Un feu passager les embrase. |
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Ce que nous contemplons, ils ne peuvent le voir. |
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Notre âme est un obscur et céleste miroir. |
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Ils ont l'ivresse, et nous l'extase. |
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Tandis que dans leurs yeux le plaisir brûle et luit, |
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Nous voudrions, troublés par la joie et le bruit, |
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Nous enfuir sous de chastes voiles. |
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La foule rit notre âme est plus ravie encor. |
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Pour eux, à ces plafonds ; brillent les lustres d'or, |
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Et pour nous, plus haut, les étoiles ! |
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2 mars.
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