V |
XIII |
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Le bien germe parfois dans les ronces du mal. |
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Souvent, dans l'éden bleu de l'étrange idéal, |
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Que, frissonnant, sentant à peine que j'existe, |
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J'aperçois à travers mon humanité triste, |
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Comme par les barreaux d'un blême cabanon, |
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Je vois éclore, au fond d'une lueur sans nom, |
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De monstrueuses fleurs et d'effrayantes roses. |
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Je sens que par devoir j'écris toutes ces choses |
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Qui semblent, sur le fauve et tremblant parchemin, |
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Naître sinistrement de l'ombre de ma main. |
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Est-ce que par hasard, grande haleine insensée |
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Des prophètes, c'est toi qui troubles ma pensée ? |
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Où donc m'entraîne-t-on dans ce nocturne azur ? |
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Est-ce un ciel que je vois ? Est-ce le rêve obscur |
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Dont j'aperçois la porte ouverte toute grande ? |
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Est-ce que j'obéis ? est-ce que je commande ? |
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Ténèbres, suis-je en fuite ? est-ce moi qui poursuis ? |
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Tout croule ; je ne sais par moments si je suis |
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Le cavalier terrible ou le cheval farouche ; |
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J'ai le sceptre à la main et le mors dans la bouche ; |
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Ouvrez-vous que je passe, abîmes, gouffre bleu, |
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Gouffre noir ! Tais-toi, foudre ! Où me mènes-tu, Dieu ? |
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Je suis la volonté, mais je suis le délire. |
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O vol dans l'infini ! J'ai beau par instants dire |
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Comme Jésus criant Lamma Sabacthani |
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Le chemin est-il long encore ? est ce fini, |
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Seigneur ? permettrez-vous bientôt que je m'endorme ? |
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L'Esprit fait ce qu'il veut. Je sens le souffle énorme |
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Que sentit Élisée et qui le souleva ; |
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Et j'entends dans la nuit quelqu'un qui me dit : Va ! |
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