Métrique en Ligne
HUG_24/HUG1138
Victor HUGO
TOUTE LA LYRE
1888-1893
II
IV
Quand la lune apparaît dans la brume des plaines, 12
Quand l'ombre émue a l'air de retrouver la voix, 12
Lorsque le soir emplit de frissons et d'haleines 12
Les pâles ténèbres des bois, 8
5 Quand le bœuf rentre avec sa clochette sonore 12
Pareil au vieux poëte, accablé, triste et beau, 12
Dont la pensée au fond de l'ombre tinte encore 12
Devant la porte du tombeau, 8
Si tu veux, nous irons errer dans les vallées, 12
10 Nous marcherons dans l'herbe à pas silencieux, 12
Et nous regarderons les voûtes étoilées. 12
C'est dans les champs qu'on voit les cieux ! 8
Nous nous promènerons dans les campagnes vertes ; 12
Nous pencherons, pleurant ce qui s'évanouit, 12
15 Nos âmes ici-bas par le malheur ouvertes, 12
Sur les fleurs qui s'ouvrent la nuit ! 8
Nous parlerons tout bas des choses infinies. 12
Tout est grand, tout est doux, quoique tout soit obscur ! 12
Nous ouvrirons nos cœurs aux sombres harmonies 12
20 Qui tombent du profond azur ! 8
C'est l'heure où l'astre brille, où rayonnent les femmes ! 12
Ta beauté vague et pâle éblouira mes yeux. 12
Rêveurs, nous mêlerons le trouble de nos âmes 12
À la sérénité des cieux ! 8
25 La calme et sombre nuit ne fait qu'une prière 12
De toutes les rumeurs de la nuit et du jour, 12
Nous, de tous les tourments de cette vie amère 12
Nous ne ferons que de l'amour ! 8
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