Métrique en Ligne
HUG_23/HUG1060
Victor HUGO
LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
1881
III
LE LIVRE LYRIQUE
— LA DESTINÉE —
XXXVII
EXIL
Si je pouvais voir, ô patrie, 8
Tes amandiers et tes lilas, 8
Et fouler ton herbe fleurie, 8
Hélas ! 2
5 Si je pouvais, ― Mais, ô mon père, 8
Ô ma mère, je ne peux pas, ― 8
Prendre pour chevet votre pierre, 8
Hélas ! 2
Dans le froid cercueil qui vous gêne, 8
10 Si je pouvais vous parler bas, 8
Mon frère Abel, mon frère Eugène, 8
Hélas ! 2
Si je pouvais, ô ma colombe, 8
Et toi, mère, qui t’envolas, 8
15 M’agenouiller sur votre tombe, 8
Hélas ! 2
Oh ! Vers l’étoile solitaire, 8
Comme je lèverais les bras ! 8
Comme je baiserais la terre, 8
20 Hélas ! 2
Loin de vous, ô morts que je pleure, 8
Des flots noirs j’écoute le glas ; 8
Je voudrais fuir, mais je demeure, 8
Hélas ! 2
25 Pourtant le sort, caché dans l’ombre, 8
Se trompe si, comptant mes pas, 8
Il croit que le vieux marcheur sombre 8
Est las. 2
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