Métrique en Ligne
HUG_23/HUG1023
Victor HUGO
LES QUATRE VENTS DE L'ESPRIT
1881
III
LE LIVRE LYRIQUE
— LA DESTINÉE —
II
AUX OISEAUX ET AUX NUAGES
Ô vierges du zénith, nuées, 8
Ô doux enfants de l’air, oiseaux, 8
Blancheurs par l’aube saluées, 8
Que contemple l’œil bleu des eaux ; 8
5 Vous Ève nomma la première ; 8
Vous pour qui le Dieu redouté 8
Fit cet abîme, la Lumière, 8
Et cette aile, la Liberté ; 8
Vous qu’on voit, du gouffre où nous sommes, 8
10 Dans le grand ciel mystérieux ; 8
Vous qui n’admirez pas les Romes, 8
Les fourmilières valant mieux ; 8
Vous que la rosée en ses ombres 8
Abreuve ou crée avec ses pleurs, 8
15 Oiseaux qui sortez des nids sombres, 8
Nuages qui sortez des fleurs, 8
Parlez ; vous que le jour fait naître 8
Pour un essor illimité, 8
Vous que le libre éther pénètre 8
20 De gloire et de sérénité, 8
Vous qui voyez le mont austère, 8
Le frais matin, le soir obscur, 8
Toute la mer, toute la terre, 8
Éternels passants de l’azur ; 8
25 Que dit-on, dans la nuit sereine, 8
Que pense-t-on, dans la clarté, 8
De toute cette honte humaine 8
Qui rampe sous l’immensité ? 8
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