LIVRE SIXIÈME |
AU BORD DE L'INFINI |
IV |
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Écoutez. Je suis Jean. J'ai vu des choses sombres. |
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J'ai vu l'ombre infinie où se perdent les nombres, |
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J'ai vu les visions que les réprouvés font, |
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Les engloutissements de l'abîme sans fond ; |
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J'ai vu le ciel, l'éther, le chaos et l'espace. |
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Vivants ! puisque j'en viens, je sais ce qui s'y passe ; |
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Je vous affirme à tous, écoutez bien ma voix, |
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J'affirme même à ceux qui vivent dans les bois, |
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Que le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, |
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Voit ce que vous pensez et sait ce que vous faites. |
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C'est bien. Continuez, grands, petits, jeunes, vieux ! |
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Que l'avare soit tout à l'or, que l'envieux |
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Rampe et morde en rampant, que le glouton dévore, |
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Que celui qui faisait le mal, le fasse encore, |
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Que celui qui fut lâche et vil, le soit toujours ! |
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Voyant vos passions, vos fureurs, vos amours, |
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J'ai dit à Dieu : « Seigneur, jugez où nous en sommes. |
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« Considérez la terre et regardez les hommes. |
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« Ils brisent tous les nœuds qui devaient les unir. » |
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Et Dieu m'a répondu : « Certes, je vais venir ! » |
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Serk,
juillet 1853.
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