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Et toi, son frère, sois le frère de mes fils. |
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Cœur fier, qui du destin relèves les défis, |
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Suis à côté de moi la voie inexorable. |
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Que ta mère au front gris soit ma sœur vénérable ! |
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Ton frère dort couché dans le sépulcre noir ; |
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Nous, dans la nuit du sort, dans l'ombre du devoir, |
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Marchons à la clarté qui sort de cette pierre. |
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Qu'il dorme, voyant l'aube à travers sa paupière ! |
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Un jour, quand on lira nos temps mystérieux, |
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Les songeurs attendris promèneront leurs yeux |
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De toi, le dévouement, à lui, le sacrifice. |
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Nous habitons du sphinx le lugubre édifice ; |
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Nous sommes, cœurs liés au morne piédestal, |
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Tous la fatale énigme et tous le mot fatal. |
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Ah ! famille ! ah ! douleur ! ô sœur ! ô mère ! ô veuve ! |
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O sombres lieux, qu'emplit le murmure du fleuve ! |
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Chaste tombe jumelle au pied du coteau vert ! |
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Poëte, quand mon sort s'est brusquement ouvert, |
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Tu n'as pas reculé devant les noires portes, |
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Et, sans pâlir, avec le flambeau que tu portes, |
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Tes chants, ton avenir que l'absence interrompt, |
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Et le frémissement lumineux de ton front, |
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Trouvant la chute belle et le malheur propice, |
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Calme, tu t'es jeté dans le grand précipice ! |
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Hélas ! c'est par les deuils que nous nous enchaînons. |
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O frères, que vos noms soient mêlés à nos noms ! |
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Dieu vous fait des rayons de toutes nos ténèbres. |
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Car vous êtes entrés sous nos voûtes funèbres ; |
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Car vous avez été tous deux vaillants et doux ; |
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Car vous avez tous deux, vous rapprochant de nous |
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À l'heure où vers nos fronts roulait le gouffre d'ombre, |
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Accepté notre sort dans ce qu'il a de sombre, |
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Et suivi, dédaignant l'abîme et le péril, |
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Lui, la fille au tombeau, toi, le père à l'exil ! |
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