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Il te ressemble ; il est terrible et pacifique. |
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Il est sous l'infini le niveau magnifique ; |
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Il a le mouvement, il a l'immensité. |
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Apaisé d'un rayon et d'un souffle agité, |
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Tantôt c'est l'harmonie et tantôt le cri rauque. |
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Les monstres sont à l'aise en sa profondeur glauque ; |
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La trombe y germe ; il a des gouffres inconnus |
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D'où ceux qui l'ont bravé ne sont pas revenus ; |
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Sur son énormité le colosse chavire ; |
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Comme toi le despote, il brise le navire ; |
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Le fanal est sur lui comme l'esprit sur toi ; |
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Il foudroie, il caresse, et Dieu seul sait pourquoi ; |
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Sa vague, où l'on entend comme des chocs d'armures, |
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Emplit la sombre nuit de monstrueux murmures, |
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Et l'on sent que ce flot, comme toi, gouffre humain, |
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Ayant rugi ce soir, dévorera demain. |
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Son onde est une lame aussi bien que le glaive ; |
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Il chante un hymne immense à Vénus qui se lève ; |
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Sa rondeur formidable, azur universel, |
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Accepte en son miroir tous les astres du ciel ; |
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Il a la force rude et la grâce superbe ; |
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Il déracine un roc, il épargne un brin d'herbe ; |
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Il jette comme toi l'écume aux fiers sommets, |
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O Peuple ; seulement, lui, ne trompe jamais |
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Quand, l'œil fixe, et debout sur sa grève sacrée, |
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Et pensif, on attend l'heure de sa marée. |
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