Métrique en Ligne
HUG_14/HUG211
Victor HUGO
Les Chants du Crépuscule
1835
XXVII
La pauvre fleur disait au papillon céleste 12
— Ne fuis pas ! 3
Vois comme nos destins sont différents. Je reste, 12
Tu t'en vas ! 3
5 Pourtant nous nous aimons, nous vivons sans les hommes 12
Et loin d'eux, 3
Et nous nous ressemblons, et l'on dit que nous sommes 12
Fleurs tous deux ! 3
Mais, hélas ! l'air t'emporte et la terre m'enchaîne. 12
10 Sort cruel ! 3
Je voudrais embaumer ton vol de mon haleine 12
Dans le ciel ! 3
Mais non, tu vas trop loin ! — Parmi des fleurs sans nombre 12
Vous fuyez, 3
15 Et moi je reste seule à voir tourner mon ombre 12
A mes pieds ! 3
Tu fins, puis tu reviens, puis tu t'en vas encore 12
Luire ailleurs. 3
Aussi me trouves-tu toujours à chaque aurore 12
20 Toute en pleurs ! 3
Oh ! pour que notre amour coule des jours fidèles, 12
O mon roi, 3
Prends comme moi racine, ou donne-moi des ailes 12
Comme à toi ! 3
ENVOI À ***
25 Roses et papillons, la tombe nous rassemble 12
Tôt ou tard. 3
Pourquoi l'attendre, dis ? Veux-tu pas vivre ensemble 12
Quelque part ? 3
Quelque part dans les airs, si c'est là que se berce 12
30 Ton essor ! 3
Aux champs, si c'est aux champs que ton calice verse 12
Son trésor ! 3
Où tu voudras ! qu'importe! oui, que tu sois haleine 12
Ou couleur, 3
35 Papillon rayonnant, corolle à demi pleine, 12
Aile ou fleur ! 3
Vivre ensemble, d'abord ! c'est le bien nécessaire 12
Et réel. 3
Après on peut choisir au hasard, ou la terre 12
40 Ou le ciel 3
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