XXV |
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Puisque j'ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine ; |
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Puisque j'ai dans tes mains posé mon front pâli |
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Puisque j'ai respiré parfois la douce haleine |
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De ton âme, parfum dans l'ombre enseveli ; |
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Puisqu'il me fut donné de t'entendre me dire |
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Les mots où se répand le cœur mystérieux ; |
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Puisque j'ai vu pleurer, puisque j'ai vu sourire |
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Ta bouche sur ma bouche et tes yeux sur mes yeux ; |
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Puisque j'ai vu briller sur ma tête ravie |
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Un rayon de ton astre, hélas! voilé toujours ; |
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Puisque j'ai vu tomber dans l'onde de ma vie |
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Une feuille de rose arrachée à tes jours ; |
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Je puis maintenant dire aux rapides années : |
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— Passez ! passez toujours ! je n'ai plus à vieillir ! |
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Allez-vous-en avec vos fleurs toutes fanées ; |
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J'ai dans l'âme une fleur que nul ne peut cueillir! |
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Votre aile en le heurtant ne fera rien répandre |
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Du vase où je m'abreuve et que j'ai bien rempli. |
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Mon âme a plus de feu que vous n'avez de cendre ! |
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Mon cœur a plus d'amour que vous n'avez d'oubli ! |
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1er janvier 1835. Minuit et demi.
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