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Jeanne était au pain sec dans le cabinet noir, |
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Pour un crime quelconque, et, manquant au devoir, |
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J'allai voir la proscrite en pleine forfaiture, |
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Et lui glissai dans l'ombre un pot de confiture |
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Contraire aux lois. Tous ceux sur qui, dans ma cité, |
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Repose le salut de la société |
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S'indignèrent, et Jeanne a dit d'une voix douce : |
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— Je ne toucherai plus mon nez avec mon pouce ; |
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Je ne me ferai plus griffer par le minet. |
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Mais on s'est recrié : — Cette enfant vous connaît ; |
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Elle sait à quel point vous êtes faible et lâche. |
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Elle vous voit toujours rire quand on se fâche. |
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Pas de gouvernement possible. A chaque instant |
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L'ordre est troublé par vous ; le pouvoir se détend ; |
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Plus de règle. L'enfant n'a plus rien qui l'arrête. |
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Vous démolissez tout. — Et j'ai baissé la tête, |
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Et j'ai dit : — Je n'ai rien à répondre à cela, |
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J'ai tort. Oui, c'est avec ces indulgences-là |
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Qu'on a toujours conduit les peuples à leur perte. |
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Qu'on me mette au pain sec. — Vous le méritez, certe, |
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On vous y mettra. — Jeanne alors, dans son coin noir, |
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M'a dit tout bas, levant ses yeux si beaux à voir, |
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Pleins de l'autorité des douces créatures : |
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— Eh bien' moi, je t'irai porter des confitures. |
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