III |
LA LUNE |
I |
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Jeanne songeait, sur l'herbe assise, grave et rose ; |
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Je m'approchai : — Dis-moi si tu veux quelque chose, |
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Jeanne ? — car j'obéis à ces charmants amours, |
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Je les guette, et je cherche à comprendre toujours |
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Tout ce qui peut passer par ces divines têtes. |
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Jeanne m'a répondu : — Je voudrais voir des bêtes. |
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Alors je lui montrai dans l'herbe une fourmi. |
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— Vois ! Mais Jeanne ne fut contente qu'à demi. |
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— Non, les bêtes, c'est gros, me dit-elle. |
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— Non, les bêtes, c'est gros, me dit-elle. Leur rêve, |
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C'est le grand. L'Océan les attire à sa grève, |
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Les berçant de son chant rauque, et les captivant |
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Par l'ombre, et par la fuite effrayante du vent ; |
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Ils aiment l'épouvante, il leur faut le prodige. |
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— Je n'ai pas d'éléphant sous la main, répondis-je. |
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Veux-tu quelque autre chose ? ô Jeanne, on te le doit ! |
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Parle. — Alors Jeanne au ciel leva son petit doigt. |
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— Ça, dit-elle. — C'était l'heure où le soir commence. |
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Je vis à l'horizon surgir la lune immense. |
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