I |
A GUERNESEY |
V |
L'AUTRE |
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Viens, mon George. Ah ! les fils de nos fils nous enchantent, |
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Ce sont de jeunes voix matinales qui chantent. |
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Ils sont dans nos logis lugubres le retour |
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Des roses, du printemps, de la vie et du jour ! |
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Leur rire nous attire une larme aux paupières |
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Et de notre vieux seuil fait tressaillir les pierres ; |
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De la tombe entr'ouverte et des ans lourds et froids |
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Leur regard radieux dissipe les effrois ; |
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Ils ramènent notre âme aux premières années ; |
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Ils font rouvrir en nous toutes nos fleurs fanées ; |
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Nous nous retrouvons doux, naïfs, heureux de rien ; |
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Le cœur serein s'emplit d'un vague aérien ; |
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En les voyant on croit se voir soi-même éclore ; |
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Oui, devenir aïeul, c'est rentrer dans l'aurore. |
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Le vieillard gai se mêle aux marmots triomphants. |
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Nous nous rapetissons dans les petits enfants. |
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Et, calmés, nous voyons s'envoler dans les branches |
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Notre âme sombre avec toutes ces âmes blanches. |
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