Métrique en Ligne
HUG_11/HUG273
Victor HUGO
Les Rayons et les Ombres
1840
XVIII
ÉCRIT SUR LA VITRE D'UNE FENÊTRE FLAMANDE
J'aime le carillon dans tes cités antiques, 12
Ô vieux pays gardien de tes mœurs domestiques, 12
Noble Flandre, où le Nord se réchauffe engourdi 12
Au soleil de Castille et s'accouple au Midi ! 12
5 Le carillon, c'est l'heure inattendue et folle, 12
Que l'œil croit voir, vêtue en danseuse espagnole, 12
Apparaître soudain par le trou vif et clair 12
Que ferait en s'ouvrant une porte de l'air. 12
Elle vient, secouant sur les toits léthargiques 12
10 Son tablier d'argent plein de notes magiques, 12
Réveillant sans pitié les dormeurs ennuyeux, 12
Sautant à petits pas comme un oiseau joyeux, 12
Vibrant, ainsi qu'un dard qui tremble dans la cible ; 12
Par un frêle escalier de cristal invisible, 12
15 Effarée et dansante, elle descend des cieux ; 12
Et l'esprit, ce veilleur fait d'oreilles et d'yeux, 12
Tandis qu'elle va, vient, monte et descend encore, 12
Entend de marche en marche errer son pied sonore ! 12
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