Métrique en Ligne
HUG_10/HUG147
Victor HUGO
Les feuilles d'automne
1831
IV
De todo, nada. De todos, nadie.
CALDERON.
Que t'importe, mon cœur, ces naissances des rois, 12
Ces victoires, qui font éclater à la fois 12
Cloches et canons en volées, 8
Et louer le Seigneur en pompeux appareil, 12
5 Et la nuit, dans le ciel des villes en éveil, 12
Monter des gerbes étoilées ? 8
Porte ailleurs ton regard sur Dieu seul arrêté ! 12
Rien ici-bas qui n'ait en soi sa vanité : 12
La gloire fuit à tire-d'aile ; 8
10 Couronnes, mitres d'or, brillent, mais durent peu ; 12
Elles ne valent pas le brin d'herbe que Dieu 12
Fait pour le nid de l'hirondelle ! 8
Hélas ! plus de grandeur contient plus de néant ! 12
La bombe atteint plutôt l'obélisque géant 12
15 Que la tourelle des colombes. 8
C'est toujours par la mort que Dieu s'unit aux rois ; 12
Leur couronne dorée a pour faîte sa croix, 12
Son temple est pavé de leurs tombes. 8
Quoi ! hauteur de nos tours, splendeur de nos palais, 12
20 Napoléon, César, Mahomet, Périclès, 12
Rien qui ne tombe et ne s'efface ! 8
Mystérieux abîme où l'esprit se confond ! 12
À quelques pieds sous terre un silence profond, 12
Et tant de bruit à la surface ! 8
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