LIVRE TROISIÈME |
LES LUTTES ET LES RÊVES |
XVI |
Le Maître d'études |
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Ne le tourmentez pas, il souffre. Il est celui |
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Sur qui, jusqu'à ce jour, pas un rayon n'a lui ; |
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Oh ! ne confondez pas l'esclave avec le maître ! |
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Et, quand vous le voyez dans vos rangs apparaître, |
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Humble et calme, et s'asseoir la tête dans ses mains, |
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Ayant peut-être en lui l'esprit des vieux Romains. |
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Dont il vous dit les noms, dont il vous lit les livres, |
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Écoliers, frais enfants de joie et d'aurore ivres, |
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Ne le tourmentez pas ! soyez doux, soyez bons. |
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Tous nous portons la vie et tous nous nous courbons ; |
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Mais, lui, c'est le flambeau qui la nuit se consomme ; |
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L'ombre le tient captif, et ce pâle jeune homme, |
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Enfermé plus que vous, plus que vous enchaîné, |
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Votre frère, écoliers, et votre frère aîné, |
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Destin tronqué, matin noyé dans les ténèbres, |
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Ayant l'ennui sans fin devant ses yeux funèbres, |
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Indigent, chancelant, et cependant vainqueur, |
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Sans oiseaux dans son ciel, sans amours dans son cœur, |
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À l'heure du plein jour, attend que l'aube naisse. |
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Enfance, ayez pitié de la sombre jeunesse ! |
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Apprenez à connaître, enfants qu'attend l'effort, |
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Les inégalités des âmes et du sort ; |
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Respectez-le deux fois, dans le deuil qui le mine, |
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Puisque de deux sommets, enfants, il vous domine, |
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Puisqu'il est le plus pauvre et qu'il est le plus grand. |
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Songez que, triste, en butte au souci dévorant, |
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À travers ses douleurs, ce fils de la chaumière |
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Vous verse la raison, le savoir, la lumière, |
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Et qu'il vous donne l'or, et qu'il n'a pas de pain. |
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Oh ! dans la longue salle aux tables de sapin, |
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Enfants, faites silence à la lueur des lampes ! |
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Voyez, la morne angoisse a fait blêmir ses tempes : |
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Songez qu'il saigne, hélas ! sous ses pauvres habits. |
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L'herbe que mord la dent cruelle des brebis, |
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C'est lui ; vous riez, vous, et vous lui rongez l'âme. |
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Songez qu'il agonise, amer, sans air, sans flamme ; |
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Que sa colère dit : Plaignez-moi ; que ses pleurs |
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Ne peuvent pas couler devant vos yeux railleurs ! |
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Aux heures du travail votre ennui le dévore, |
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Aux heures du plaisir vous le rongez encore ; |
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Sa pensée, arrachée et froissée, est à vous, |
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Et, pareille au papier qu'on distribue à tous, |
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Page blanche d'abord, devient lentement noire. |
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Vous feuilletez son cœur, vous videz sa mémoire ; |
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Vos mains, jetant chacune un bruit, un trouble, un mot, |
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Et raturant l'idée en lui dès qu'elle éclôt, |
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Toutes en même temps dans son esprit écrivent. |
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Si des rêves, parfois, jusqu'à son front arrivent, |
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Vous répandez votre encre à flots sur cet azur ; |
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Vos plumes, tas d'oiseaux hideux au vol obscur, |
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De leurs mille becs noirs lui fouillent la cervelle. |
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Le nuage d'ennui passe et se renouvelle. |
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Dormir, il ne le peut ; penser, il ne le peut. |
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Chaque enfant est un fil dont son cœur sent le nœud. |
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Oui, s'il veut songer, fuir, oublier, franchir l'ombre, |
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Laisser voler son âme aux chimères sans nombre, |
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Ces écoliers joueurs, vifs, légers, doux, aimants, |
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Pèsent sur lui, de l'aube au soir, à tous moments, |
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Et le font retomber des voûtes immortelles ; |
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Et tous ces papillons sont le plomb de ses ailes. |
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Saint et grave martyr changeant de chevalet ; |
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Crucifié par vous, bourreaux charmants, il est |
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Votre souffre-douleurs et votre souffre-joies ; |
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Ses nuits sont vos hochets et ses jours sont vos proies, |
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Il porte sur son front votre essaim orageux ; |
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Il a toujours vos bruits, vos rires et vos jeux, |
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Tourbillonnant sur lui comme une âpre tempête. |
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Hélas ! il est le deuil dont vous êtes la fête ; |
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Hélas ! il est le cri dont vous êtes le chant. |
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Et, qui sait ? sans rien dire, austère, et se cachant |
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De sa bonne action comme d'une mauvaise, |
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Ce pauvre être qui rêve accoudé sur sa chaise, |
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Mal nourri, mal vêtu, qu'un mendiant plaindrait, |
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Peut-être a des parents qu'il soutient en secret, |
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Et fait de ses labeurs, de sa faim, de ses veilles, |
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Des siècles dont sa voix vous traduit les merveilles, |
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Et de cette sueur qui coule sur sa chair, |
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Des rubans au printemps, un peu de feu l'hiver, |
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Pour quelque jeune sœur ou quelque vieille mère ; |
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Changeant en goutte d'eau la sombre larme amère ; |
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De sorte que ; vivant à son ombre sans bruit, |
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Une colombe vient la boire dans la nuit ! |
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Songez que pour cette œuvre, enfants, il se dévoue, |
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Brûle ses yeux, meurtrit son cœur, tourne la roue, |
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Traîne la chaîne ! hélas, pour lui, pour son destin, |
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Pour ses espoirs perdus à l'horizon lointain, |
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Pour ses vœux, pour son âme aux fers, pour sa prunelle, |
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Votre cage d'un jour est prison éternelle ! |
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Songez que c'est sur lui que marchent tous vos pas ! |
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Songez qu'il ne rit pas, songez qu'il ne vit pas ! |
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L'avenir, cet avril plein de fleurs, vous convie ; |
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Vous vous envolerez demain en pleine vie ; |
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Vous sortirez de l'ombre, il restera. Pour lui, |
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Demain sera muet et sourd comme aujourd'hui ; |
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Demain, même en juillet, sera toujours décembre, |
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Toujours l'étroit préau, toujours la pauvre chambre, |
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Toujours le ciel glacé, gris, blafard, pluvieux ; |
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Et, quand vous serez grands, enfants, il sera vieux. |
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Et, si quelque heureux vent ne souffle et ne l'emporte, |
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Toujours il sera là, seul sous la sombre porte, |
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Gardant les beaux enfants sous ce mur redouté, |
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Ayant tout de leur peine et rien de leur gaîté. |
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Oh ! que votre pensée aime, console, encense |
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Ce sublime forçat du bagne d'innocence ! |
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Pesez ce qu'il prodigue avec ce qu'il reçoit. |
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Oh ! qu'il se transfigure à vos yeux, et qu'il soit |
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Celui qui vous grandit, celui qui vous élève, |
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Qui donne à vos raisons les deux tranchants du glaive, |
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Art et science, afin qu'en marchant au tombeau, |
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Vous viviez pour le vrai, vous luttiez pour le beau ! |
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Oh ! qu'il vous soit sacré dans cette tâche auguste |
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De conduire à l'utile, au sage, au grand, au juste, |
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Vos âmes en tumulte à qui le ciel sourit ! |
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Quand les cœurs sont troupeau, le berger est esprit. |
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Et, pendant qu'il est là, triste, et que dans la classe |
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Un chuchotement vague endort son âme lasse, |
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Oh ! des poëtes purs entr'ouverts sur vos bancs, |
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Qu'il sorte, dans le bruit confus des soirs tombants, |
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Qu'il sorte de Platon, qu'il sorte d'Euripide, |
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Et de Virgile, cygne errant du vers limpide, |
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Et d'Eschyle, lion du drame monstrueux, |
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Et d'Horace, et d'Homère à demi dans les cieux, |
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Qu'il sorte, pour sa tête aux saints travaux baissée, |
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Pour l'humble défricheur de la jeune pensée, |
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Qu'il sorte, pour ce front qui se penche et se fend |
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Sur ce sillon humain qu'on appelle l'enfant, |
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De tous ces livres pleins de hautes harmonies, |
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La bénédiction sereine des génies ! |
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Juin 1843.
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