LIVRE DEUXIÈME |
L'ÂME EN FLEUR |
XVII |
Sous les arbres |
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Ils marchaient à côté l'un de l'autre ; des danses |
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Troublaient le bois joyeux ; ils marchaient, s'arrêtaient, |
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Parlaient, s'interrompaient, et, pendant les silences, |
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Leurs bouches se taisant, leurs âmes chuchotaient. |
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Ils songeaient ; ces deux cœurs, que le mystère écoute, |
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Sur la création au sourire innocent |
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Penchés, et s'y versant dans l'ombre goutte à goutte, |
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Disaient à chaque fleur quelque chose en passant. |
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Elle sait tous les noms des fleurs qu'en sa corbeille |
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Mai nous rapporte avec la joie et les beaux jours ; |
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Elle les lui nommait comme eût fait une abeille, |
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Puis elle reprenait : « Parlons de nos amours. |
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« Je suis en haut, je suis en bas », lui disait-elle, |
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« Et je veille sur vous, d'en bas comme d'en haut. » |
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Il demandait comment chaque plante s'appelle, |
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Se faisant expliquer le printemps mot à mot. |
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O champs ! il savourait ces fleurs et cette femme. |
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O bois ! ô prés ! nature où tout s'absorbe en un, |
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Le parfum de la fleur est votre petite âme, |
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Et l'âme de la femme est votre grand parfum ! |
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La nuit tombait ; au tronc d'un chêne, noir pilastre, |
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Il s'adossait pensif ; elle disait : « Voyez |
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« Ma prière toujours dans vos cieux comme un astre, |
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« Et mon amour toujours comme un chien à tes pieds.» |
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Juin 18..
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