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Si les liens des cœurs ne sont pas des mensonges, |
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Oh ! dites, vous devez avoir eu de doux songes, |
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Je n'ai fait que rêver de vous toute la nuit. |
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Et nous nous aimions tant ! vous me disiez : « Tout fuit, |
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« Tout s'éteint, tout s'en va ; ta seule image reste. » |
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Nous devions être morts dans ce rêve céleste ; |
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Il semblait que c'était déjà le paradis. |
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Oh ! oui, nous étions morts, bien sûr ; je vous le dis. |
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Nous avions tous les deux la forme de nos âmes. |
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Tout ce que, l'un de l'autre, ici-bas nous aimâmes |
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Composait notre corps de flamme et de rayons, |
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Et, naturellement, nous nous reconnaissions. |
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Il nous apparaissait des visages d'aurore |
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Qui nous disaient : « C'est moi ! » la lumière sonore |
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Chantait ; et nous étions des frissons et des voix. |
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Vous me disiez : « Écoute ! » et je répondais : « Vois ! » |
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Je disais : « Viens-nous-en dans les profondeurs sombres, |
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« Vivons ; c'est autrefois que nous étions des ombres. » |
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Et, mêlant nos appels et nos cris : « Viens ! oh ! viens ! |
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« Et moi, je me rappelle, et toi, tu te souviens. » |
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Éblouis, nous chantions : — C'est nous-mêmes qui sommes |
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Tout ce qui nous semblait, sur la terre des hommes, |
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Bon, juste, grand, sublime, ineffable et charmant ; |
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Nous sommes le regard et le rayonnement ; |
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Le sourire de l'aube et l'odeur de la rose, |
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C'est nous ; l'astre est le nid où notre aile se pose ; |
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Nous avons l'infini pour sphère et pour milieu, |
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L'éternité pour âge ; et, notre amour, c'est Dieu. |
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