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Jadis je vous disais : — Vivez, régnez, Madame ! |
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Le salon vous attend ! le succès vous réclame ! |
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Le bal éblouissant pâlit quand vous partez ! |
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Soyez illustre et belle ! aimez ! riez ! chantez ! |
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Vous avez la splendeur des astres et des roses ! |
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Votre regard charmant, où je lis tant de choses, |
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Commente vos discours légers et gracieux. |
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Ce que dit votre bouche étincelle en vos yeux. |
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Il semble, quand parfois un chagrin vous alarme, |
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Qu'ils versent une perle et non pas une larme. |
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Même quand vous rêvez, vous souriez encor. |
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Vivez, fêtée et fière, ô belle aux cheveux d'or ! |
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Maintenant vous voilà pâle, grave, muette, |
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Morte, et transfigurée, et je vous dis : — Poëte ! |
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Viens me chercher ! Archange ! être mystérieux ! |
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Fais pour moi transparents et la terre et les cieux ! |
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Révèle-moi, d'un mot de ta bouche profonde, |
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La grande énigme humaine et le secret du monde ! |
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Confirme en mon esprit Descarte ou Spinosa ! |
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Car tu sais le vrai nom de celui qui perça, |
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Pour que nous puissions voir sa lumière sans voiles, |
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Ces trous du noir plafond qu'on nomme les étoiles ! |
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Car je te sens flotter sous mes rameaux penchants ; |
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Car ta lyre invisible a de sublimes chants ! |
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Car mon sombre océan, où l'esquif s'aventure, |
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T'épouvante et te plaît ; car la sainte nature, |
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La nature éternelle, et les champs, et les bois, |
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Parlent à ta grande âme avec leur grande voix ! |
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