Métrique en Ligne
HRV_1/HRV6
Henriette HERVÉ
DILECTION
1925
SUIVANT L'HUMEUR DES JOURS
NE PLEUREZ PAS
Ne pleurez pas mon agonie un soir d'été, 12
Mais pleurez, à deux genoux, pleurez ma souffrance 12
Depuis des mois ! et que votre cœur arrêté 12
Par mon destin trop court, s'interroge en silence. 12
5 Vous saurez que l'espoir est tombé de mon front, 12
En s'effeuillant comme une couronne fanée ; 12
Vous saurez qu'à vos pieds, parure abandonnée, 12
Elle est à vous encore, et porte votre nom ; 12
Vous saurez que j'étais trop lasse pour poursuivre 12
10 Le but sans trêve reculé de mon désir ; 12
Vous saurez que sans vous j'aimais mieux ne pas vivre 12
Et que j'ai tout quitté pour ne pas tant souffrir ! 12
Et je vais maintenant là-bas pour vous attendre, 12
Dans votre pays calme et lent. Je vais m'étendre 12
15 A fleur de terre et presque sous le grand ciel froid 12
Qui vous est familier. J'ai choisi cet endroit 12
oÙ tout m'est inconnu… vous y passez peut-être ! 12
Quand je vous sentirai marcher sur le gazon 12
Vos pas viendront rythmer mon cœur prêt à renaître, 12
20 Et sur le tertre vert, tout à coup plus fécond, 12
Le frais visage extasié des primevères 12
Vous sourira, comme a souri l'amour vivant, 12
Et tentera pour vous l'impossible chimère 12
De refleurir pour ressusciter le printemps ! 12
25 … Et puis un jour, vous resterez, quand le soir tombe… 12
Tendez les bras vers moi, je vous prie, et c'est tout… 12
Car je pourrai dormir paisible dans ma tombe 12
Si je crois les sentir enlacés à mon cou… 12
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