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Non, non ! Ne touche pas à cette amphore, ami ! |
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Et pour aller me puiser de l'eau, prends parmi |
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Celles qui sont là-bas… Ce sont, dis-tu, les mêmes ?… |
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Pas pour moi… Toutes les filles, les confonds-tu, |
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Mon doux époux, avec celle que ton cœur aime ? |
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N'avons-nous qu'un visage, et les mêmes vertus ? |
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Écoute… et souviens-toi… quand tu m'as rencontrée… |
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Il faisait doux, ce printemps-là, dans la soirée, |
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L'air embaumait le thyn, la lavande et l'aneth… |
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Je revenais des puits en suivant la grand' route |
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Qui va de Jéricho jusqu'à Génésareth, |
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Et tu m'as arrêtée… et j'ai frissonné toute, |
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Et le vent soulevait mes longs voiles épars… |
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Puis tout s'est effacé devant ton clair-regard |
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Que je n'oublierai plus… Le savais-tu si tendre ? |
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Et m'aimais-tu peut-être ?… ainsi que je t'aimais, |
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Inconnu dont j'avais rêvé si souvent… Mais… |
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J'ai cru te retrouver et tu semblais m'attendre, |
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Quand nos yeux se sont vus pour la première fois… |
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‒ Tu m'as simplement dit : « J'ai bien soif… puis-je boire ? » |
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J'ai répondu : « Voici l'amphore… elle est à. toi… |
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Tu l'as prise sur mon épaule, et dans la gloire |
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De ce soir de printemps, j'ai senti la douceur |
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De l'eau que tu buvais, ruisseler sur mon cœur… |
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Puis, tu m'as rendu l'urne… et, mon front se colore… |
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Devant toi, j'ai cherché, puis j'ai trouvé mon but, |
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Quand j'ai posé ma lèvre où ta lèvre avait bu… |
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Non ! bien-aimé… Ne touche pas à cette-amphore ! |
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