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Je vais mieux, m'as-tu dit ? Oui, c'est vrai…, je vais mieux ! |
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…Puisqu'il est impossible, en effet, que s'accroisse |
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Le chagrin, dans mon cœur trop saturé d'angoisses, |
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Je vais mieux !… Et puisque mes misérables yeux |
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Ont tellement pleuré qu'ils ont tari leurs larmes, |
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Puisque mes bras sont retombés à mes côtés, |
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Las de t'avoir offert, et vainement, leur charme, |
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Je vais mieux !… Je vais mieux !… Je veux les répéter |
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Ces mots que tu m'as dits… Je tâcherai d'y croire |
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Ainsi que tu l'as fait, quand ta tranquille voix |
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Plantait ces derniers clous dans l'arbre de ma croix ! |
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Ah ! que tu sais donc bien réveiller la mémoire |
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De mes nerfs affaiblis par un trop long tourment !… |
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J'ai crié ?… Non, non !… je vais mieux… répète encore… |
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… As-tu pensé parfois à ces ondes sonores |
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Dont l'ampleur est si grande, et si profond l'accent, |
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Qu'on ne peut plus en percevoir les lourdes houles ? |
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Mais, dans le silence apparent, on sent l'assaut |
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Puissant, sauvage et tout retentissant d'échos… |
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Et je l'ai tant subi que j'en ai l'âme soûle, |
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Voilà la vérité !… Et mon malheureux cœur |
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Est tellement serré qu'il ne peut plus se rompre ! |
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Je suis tombée enfin, plus bas que ma douleur, |
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Dans un ennui que rien ne vient plus interrompre, |
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Aucun mensonge, aucun espoir, aucun remords, |
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Et je vais mieux, ô mon, bourreau ! comme on est mort… |
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