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Pourquoi tracer ton nom ici, puisqu'à voix basse |
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Tu m'entendras, à chaque page, le crier ? |
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Qu'est-ce donc que l'amour sinon la dédicace |
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Qui consacre à l'élu mon être tout entier ? |
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Et cet amour c'est le chef -d'œuvre de mon âme ! |
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Elle y est tout entière et donne son accent |
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A la forme multiple, aux rythmes différents |
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Qu'a pu prendre mon rêve ! Elle prête sa trame, |
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Vibrante et douloureuse, à l'ondoyant tissu |
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Que j'ai tenté d'ourdir avec l'eau des fontaines |
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Dont la verte fraîcheur, au fond des bois moussus, |
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Pouvait désaltérer la fièvre de mes veines ; |
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Avec la cruauté sans répit du soleil |
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Un jour 'de peine ; avec, angoissante au sommeil, |
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La douceur d'un tilleul, la volupté des roses |
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Trop ouvertes et que la nuit va défleurir… |
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Car ce n'est qu'à travers le prisme du désir, |
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Ou celui du regret, que j'ai vu toutes choses ! |
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Je n'ai parlé d'amour qu'à l'appel de ta voix, |
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Je n'ai dit ma douleur qu'afin qu'il t'en souvienne |
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Et ces vers sont ton œuvre encor plus que la mienne ! |
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Qu'ont-ils besoin de dédicace ?… Ils sont à toi |
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Ainsi qu'un fruit sauvage ou qu'une tendre feuille |
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N'appartiennent vraiment qu'à celui qui les cueille |
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Et n'embaument la main que lorsqu'ils sont meurtris ! |
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