II |
LA VIE INTÉRIEURE |
L’AUBE — MIDI — LE SOIR |
L’AUBE |
ROMANCE |
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— Les vierges fleurs, ouvrant leurs minces corsets verts, |
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Se roulaient dans l’amour du soleil, nonchalantes. |
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Elles disaient : « Qui donc a parfumé tes vers ? » |
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Mais je n’ai pas voulu me confesser aux plantes. |
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— La lune miroitait sur le crêpe des flots |
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Comme un collier d’argent sur un torse de veuve. |
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L’eau chantait : « Vers qui donc descendent tes sanglots ? » |
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Mais je n’ai pas voulu répondre aux voix du fleuve. |
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— Les astres clignotaient dans un brouillard subtil, |
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Pareils à des regards souriant sous les voiles ; |
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Leurs yeux interrogeaient : « De quels yeux rêve-t-il ? » |
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Mais je n’ai pas voulu te nommer aux étoiles. |
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Car j’ai fermé ma lèvre et mon cœur aux aveux ; |
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Et doive mon secret me peser plus encore, |
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Je saurai le garder pour toi seule, et je veux |
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Que rien ne sache, au monde, à quel point je t’adore ! |
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